La fondation de Québec, en 1608, marque le premier moment de la colonisation française de peuplement en Amérique du Nord. C’est le premier temps du développement de la Nouvelle-France. Cette colonie française au Canada aurait eu la possibilité et l’immense avantage d’être dotée de l’autonomie interne et externe et être présente par elle-même au monde.

La capitulation de Montréal, en 1760 par le gouverneur général Vaudreuil, met fin à cet espoir. La colonie française du Canada perd cet avantage essentiel à son développement collectif dans le cadre de la Nouvelle-France. À la place, les Canadiens passent sous l’occupation militaire britannique et la dépendance du gouvernement anglais dans la colonie avec l’appui de la métropole anglaise. La France est éliminée.

La Proclamation Royale de 1763 consolide le pouvoir militaire par un pouvoir civil contrôlé entièrement par des Britanniques et une petite classe métropolitaine apte à maîriser les postes de commande des affaires et de l'économie. Le plan vise à organiser d'abord la colonisation anglaise dans la vallée du Saint-Laurent. Ce fait marque le début de l'infériorité politique et économique des Canadiens-français.

Les Canadiens de la Nouvelle-France doivent dorénavant obéir au nouveau gouvernement et à une minorité de britanniques qui viennent s’installer à Québec et à Montréal. Dès lors, ils sont engagés dans un processus d’ANNEXION. Essentiellement, ce terme signifie le remplacement qui, en l’occurrence, touche tous les aspects de la vie d’une société, soit politique, économique, social et culturel. La 15e Colonie anglaise devient The Province of Quebec.

Une guerre de races pour L’INDÉPENDANCE NATIONALE s’annonce dès 1760. La courbe historique du Canada Français est infléchie par la subordination au Canada Anglais. La deuxième capitulation des Canadiens-Français est marquée par l’ACTE D’UNION, en 1840, puis par l’acceptation de l’UNION par Louis-Hyppolite LaFontaine, en 1842. De la Nouvelle-France, il ne restera plus que le résidu minoritaire d’une colonisation française inachevée et manquée.

LA CRÉATION DU DOMINION OF CANADA entre 1864-1867 complétera le processus d’annexion, de superposition, de subordination, de provincialisation et d’infériorisation politique, économique et culturelle. Les Québécois-Français constituent alors une minorité permanente, sous un système politique souverain, dominé par une autre nation majoritaire, le Canada-Anglais. Puis, en 1931, le Statut de Westminster confirme l’indépendance du Canada. Le remplacement par un autre devient formel et définitif.

En 2010, LE CANADA-FRANÇAIS EST TOUJOURS AU LENDEMAIN DE 1760. Toujours deux Canadas qui ne peuvent se fusionner. Les QUÉBÉCOIS-FRANÇAIS n’ont plus d’autres choix que de réaliser collectivement leur indépendance. Les QUÉBÉCOIS doivent s’unir pour créer une unité politique indépendante reconnue par les autres États dans le monde.

LE QUÉBEC INDÉPENDANT DISPOSERA D’UN ÉTAT SOUVERAIN ET DE TOUS LES POUVOIRS COMME NATION INDÉPENDANTE CAPABLE :

DE COMMANDER SA PROPRE VIE POLITIQUE TANT À L’INTÉRIEUR QU’À L’EXTÉRIEUR ;

DE GÉRER SA PROPRE VIE ÉCONOMIQUE ;

DE MAÎTRISER SA PROPRE VIE CULTURELLE.

L’ÉTAT DU QUÉBEC SERA DISTINCT DES AUTRES. IL VIVRA AVEC LES AUTRES MAIS PAR SOI. IL SERA LIBRE DE COLLABORER TOUT EN ÉTANT AUTONOME AINSI QU’EN PARTICIPANT PAR SOI À LA VIE INTERNATIONALE.

 

LE CANADA ACTUEL DANS LE MONDE

VS

LE QUÉBEC ACTUEL DANS LE MONDE

  Le Canada comme État fédéral indépendant devient dépendant en ce qui concerne la VIE et l’ORGANISATION internationales. On peut le considérer comme une « PROVINCE de l’UNIVERS ». Par contre, la «nationalité déjà fédérée » devient « une province d’une PROVINCE de l’UNIVERS FÉDÉRÉ ». Elle est déjà « parvenue au « status » provincial un peu plus tôt que les autres ». Tel est le cas du Québec en tant qu’État fédéré et non fédérant.

  Le Canada actuel a l’unique avantage de pouvoir 10« Vivre avec les autres, mais par soi. 20 de collaborer mais dans l’autonomie et 30 de participer « Together but on our own feet ». Ce pays ou cette nation détient le pouvoir d’agir (par soi) collectivement tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Bien qu’il soit une nation satellite des États-Unis, l’État canadian est toutefois reconnu comme une unité politique internationale. Il jouit donc de cette liberté collective qui réside dans le principe de l’égalité souveraine qui inclut la souveraineté de l’État.

Max Gounelle explique cette souveraineté politique en ces termes :

1. C’est le droit de se déterminer librement en matière de système politique national.

2. C’est le droit exclusif d’exercer tous les pouvoirs étatiques sur    le territoire, monopole de législation et réglementation, de juridiction et de contrainte.

3. C’est le droit de choisir et d’élaborer librement une politique autonome en matière de relations internationales.

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Max GOUNELLE, Relations internationales, Paris, Dalloz, 2001, 5e éd., p. 136-137

(Coll. « Mementos »). 10e édition, 5 septembre 2012, VI-249 p. 

Longtemps cantonnées à la diplomatie, à la prévention et au règlement des conflits,

les relations internationales traitent aujourd'hui de l'exception culturelle, de

l'économique mondiale ou d'écologie.  Ce Mémento en présente une étude globale

et synthétique à l'intention première des étudiants. Il aborde les aspects fondamentaux,

historiques, politiques et juridiques des relations internationales. Il expose ensuite

les données permanentes des rapports internationaux : guerre et paix,

les facteurs explicatifs, stratégiques et géopolitiques. Il développe, enfin,

la question des acteurs que sont les États, les organisations internationales,

les opinions publiques ou les firmes multinationales.

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Le Québec actuel, pour être pleinement indépendant, doit acquérir une maîtrise suffisante de sa vie collective, soit une maîtrise suffisante de la vie intérieure et une maîtrise suffisante de la vie extérieure. Sur ce dernier point, soit celui de la vie extérieure, il s’agit d’une présence par soi, sans collectivité interposée, au monde extérieur. Telle est la signification profonde des expressions « être maître chez soi » et « être présent au monde » pour une collectivité distincte.

 Première édition : 11 juillet 2010 Éditions révisées : 18 janvier 2011;  15  décembre 2014