AVERTISSEMENT
Maurice SÉGUIN nous offre ici un guide nous permettant d’avancer avec un peu plus de sécurité et d’efficacité dans l’entrelacs si compliqué des chemins de la connaissance historique appliqués à l’étude de l’histoire des deux Canadas.
Cet opus magnum n’est pas le produit d’une imagination fertile. Au contraire, c’est le travail d’un historien rigoureux et consciencieux qui a continuellement fait l’effort de penser en présence des documents qui sont révélateurs « des grands phénomènes sociaux », c’est-à-dire des faits historiques de longue durée « de la vie économique, politique, sociale et culturelle des collectivités ». Il s’agit effectivement de normes pour servir à l’étude de la Grande histoire et à l’explication historique des deux Canadas.
Dans l’Introduction aux normes, Maurice Séguin traite de la « légitimité de l’histoire des grands phénomènes sociaux », des « interprétations anciennes et [de la] nouvelle interprétation », du « rôle primordial des normes en histoire », de « l’historien devant ses normes » et aussi, de l’historien qui, dans son métier, ne saurait être « un propagandiste au service d’une cause ».
À la suite, le lecteur ou la lectrice devra prendre en considération la présentation de la Première partie intitulée : « Exposé et discussion des normes ». Cette partie est divisée en six chapitres qui sont en lien avec les quatre derniers consacrés à l’« Explication historique : Synthèse de l’évolution politique (et économique) des deux Canadas », − soit les Deuxième et Troisième parties. Et ces deux dernières nous plongent dans la nouvelle interprétation de l’histoire nationale des Québécois que sous-tend le « système de normes » établies par Maurice Séguin.
Enfin, signalons que la Troisième partie est particulière, car il s’agit d’un « Supplément aux normes et à l’explication historique ». Elle comprend les chapitres neuvième et dixième. Le neuvième porte sur « Le développement économique intégral » et le dixième explique « La notion d’indépendance dans l’histoire du Canada ».
L’avant-dernier chapitre aborde quelques notions sur l’« économie progressive » qui ressortent de sa thèse de doctorat tandis que le dernier chapitre doit être considéré comme une « méta-analyse-synthèse » des normes de l’historien et de l’explication en histoire. On peut dire que c’est la conclusion générale de sa conception globale de l’histoire des deux Canadas. L’ensemble constitue l’édition intégrale du cours sur Les Normes.
En des termes concis, Maurice Séguin précise sa pensée sur Les Normes. Il s'explique en ces termes : Dans l’état actuel de l’historiographie des Canadas, cette réflexion méthodique s’impose. Ces normes s’apparentent à un exposé logique (au lieu d’un exposé chronologique). C’est presque de l’histoire. Pour qui connaît l’histoire traditionnelle, ces définitions indiqueront immédiatement le sens de la nouvelle interprétation. [Cf., la division 0.7] Si l’on tient compte de cet avertissement de l’auteur, il est nullement question dans son esprit de faire appel à cette idée absurde de néo-nationalisme ou même de néo-colonialisme dans sa « méta-analyse-synthèse » de l’affrontement entre « les deux nationalismes » au Canada.
Le nationalisme est de tous les temps pour les petites comme pour les grandes nations, pour les minorités comme pour les majorités, pour les empires comme pour les colonies, pour les communautés nationales ou pour tout gouvernement organisé de groupes humains. Bref, « le nationalisme s’apparente à un phénomène "naturel" » [cf., Chapitre troisième, section 3.2.4 : paragr. c-1) et c-2)]. Maurice Séguin n’a jamais été le théoricien du néo-nationalisme. Il est l’analyste de la nation et du nationalisme, un point à la ligne.
La nouvelle interprétation (cf., supra 0.3.5.1), comme il le dit lui-même, « se veut une tentative de faire la synthèse des deux séries d’interprétations traditionnelles » (cf., supra 0.3.5.3.1) et elle « prétend donc d’abord aboutir à des différences assez radicales en ce qui concerne l’appréciation de la grande évolution politique et économique (et partant en ce qui regarde les conditions qui pèsent sur l’évolution culturelle) du Canada-Français d'abord » (cf., supra 0.3.5.4.1). Le prolongement du raisonnement se retrouve au Chapitre troisième, section 3.2.4.c) qui traite du nationalisme.
L’ouvrage supplémentaire et capital est son Histoire de deux nationalismes au Canada. Cette synthèse historique illustre, selon des normes explicites, le récit de la lutte entre les deux nationalismes au Canada, − soit la « synthèse de l’évolution politique (et économique) des deux Canadas » (voir les Chapitres septième et huitième des Normes). Le récit historique des « deux nationalismes » est essentiel à la compréhension des relations collectives dans le sens de « l’aspect national » des deux nationalisés canadienne-française et canadienne-anglaise établies sur un même territoire nommé Canada.
Enfin, la grande courbe de cette histoire se résume en un seul mot : Annexion. Ce concept fondamental est le contraire absolu d'un mot clair : Indépendance. Pour comprendre cette opposition, il faut admettre que l’annexion suppose un processus terminé, une situation finale, soit la perte plus ou moins totale de tout sentiment distinct qui aboutit inéluctablement à l’Assimilation totale (cf., Chapitre troisième, division 3.11).
Pour se faire une bonne idée de ce cours sur Les Normes, il est recommandé d’en commencer la lecture par l’Introduction. Ensuite, il faut lire la Leçon I de son Histoire de deux nationalismes au Canada. Après, la curiosité, l’intérêt ou le désir de comprendre peuvent conduire le lecteur dans des démarches personnelles. Toutefois, l’important n’est pas tellement la démarche comme telle que le désir sincère de LIRE tous les chapitres. L’ordre de lecture des chapitres n’est pas obligatoire, car de l’un à l’autre il y a de nombreux liens à établir et à comprendre. Il importe plutôt de chercher à réfléchir et à méditer comme Maurice Séguin le suggérait lui-même pendant son cours télévisé sur l’Histoire de deux nationalismes au Canada, en 1963 et 1964.
En final, le lecteur ou la lectrice se trouve devant une nouvelle manière d’envisager l’histoire du Canada pendant le Régime français et le Régime britannique. En conséquence, il est préférable de réserver son jugement jusqu’à la fin d’une lecture d'une étude complète. « Dans le cas contraire, disait Maurice Séguin, abstenez-vous de juger et de conclure. »
Bruno Deshaies
Date d’édition : 11 juillet 2010
Édition révisée : 25 novembre 2010 ; 22 août 2011
LES NORMES
INTRODUCTION
PREMIÈRE PARTIE
EXPOSÉ ET DISCUSSION DES NORMES
L’EXPLICATION HISTORIQUE : SYNTHÈSE DE L’ÉVOLUTION POLITIQUE (ET ÉCONOMIQUE) DES DEUX CANADAS TROISIÈME PARTIE
SUPPLÉMENT AUX NORMES ET À L’EXPLICATION HISTORIQUE
LE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE INTÉGRAL
LA NOTION D’INDÉPENDANCE DANS L’HISTOIRE DU CANADA
PLAN GÉNÉRAL
INTRODUCTION
PREMIÈRE PARTIE
EXPOSÉ ET DISCUSSION DES NORMES
CHAPITRE PREMIER
VIE ET CONDITIONS DE VIE
CHAPITRE DEUXIÈME
DYNAMIQUE INTÉGR
CHAPITRE TROISIÈME
SOCIOLOGIE DU NATIONAL
CHAPITRE QUATRIÈME
Le NATION
CHAPITRE CINQUIÈME
ÉTAT et ÉGLISE
CHAPITRE SIXIÈME
COLONISATION INTÉGR
DEUXIÈME PARTIE
L’EXPLICATION HISTORIQUE :
SYNTHÈSE DE L’ÉVOLUTION POLITIQUE (ET ÉCONOMIQUE)DES DEUX CAN
CHAPITRE SEPTIÈME
AVANT 1760 : UN SEUL CAN
CHAPITRE HUITIÈME
DÉBUT DU CAN
TROISIÈME PARTIE
SUPPLÉMENT AUX NORMES
ET À L’EXPLICATION HISTORIQUE
CHAPITRE NEUVIÈME
LE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE INTÉGRAL (1947)
ou
« De quelques notions sur l’économie progressive »
CHAPITRE DIXIÈME
DANS L’HISTOIRE DU CAN
(1956)
SOMMAIRE
INTRODUCTION
0.0 But général du cours
0.1 Légitimité de l’histoire des grands phénomènes historiques
0.2 Importance de la grande histoire 0.3 Interprétations anciennes et nouvelle interprétation
0.4 Rôle primordial des normes en histoire
0.5 Objectivité, sincérité, respect de la vérité
0.6 Objectivité et morale 0.7 Division du cours HC 480
PREMIÈRE PARTIE
EXPOSÉ ET DISCUSSION DES NORMES
– On ne doit pas s'attendre à voir traiter à fond tous les aspects de la vie économique, politique, sociale ou culturelle des collectivités ;
– ni à voir épuiser tous les secrets du nationalisme.
– L’effort consistera simplement à décrire et, à l’occasion, discuter l’essentiel des raisonnements qui serviront à tracer les grandes courbes de l'évolution politique (et économique) des deux Canadas.
– Il n’y sera nullement question de trouvailles extraordinaires. On n’y éprouvera nul besoin de recourir à des lois savantes ou subtiles.
– Il s’agit seulement de reprendre et d’ordonner des notions généralement connues, mais assez souvent négligées, peut-être parce qu’elles sont élémentaires,
– et d’en tirer, avec le plus de rigueur possible, toutes les conclusions qui s’imposent (1) .
Ces considérations porteront :
1o sur l’homme et la société en général :
VIE ET CONDITIONS DE VIE
2o sur les forces politiques, économiques, culturelles et leur interaction :
DYNAMIQUE INTÉGRALE (INTERNE) DE LA SOCIÉTÉ (2)
3o sur les rapports entre les sociétés civiles :
SOCIOLOGIE DU NATIONAL
4o sur les rapports entre
LE NATIONAL ET LE SOCIAL
5o sur les rapports entre la société civile et la société religieuse :
ÉTAT ET ÉGLISE
6o sur la formation de NATIONS (3) par la colonisation :
COLONISATION INTÉGRALE
____________________
1 Cette dernière remarque préliminaire nous montre à quel point Maurice Séguin tenait non seulement à comprendre les causes de l’évolution politique et économique des deux Canadas mais à pouvoir expliquer rigoureusement les effets à long terme de la défaite de 1760 (cf. les sections 3.5.13 à 3.5.16) sur la société canadienne issue de la colonisation française en Nouvelle-France, c’est-à-dire du premier Canada. 2 La version de l’édition des normes de 1961-1962 (cours HIST 585) ne mentionne pas ce titre, elle propose plutôt au sujet des forces et de leur interaction, la considération suivante en ces termes : « dynamique de science des forces intégrales organisées de la société, en tant que celle-ci est un tout qui se tient, tout dans lequel il y a peu d’interactions ». En somme, la « dynamique (interne) intégrale de la société » peut se comprendre par la « science des forces ». 3 La version de l’édition des normes de 1961-1962 (cours HIST 585) mentionne plutôt ce qui suit : « Par le processus de colonisation (collectivité intégrale). » La notion de « collectivité intégrale » devient la « nation » par l’effet de « la colonisation intégrale » qui est l’esprit même du Chapitre sixième.
SOMMAIRE
CHAPITRE PREMIER
VIE ET CONDITIONS DE VIE
1.0 Quelques thèmes fondamentaux sur l’homme et sur la société
1.1 Vivre avec les autres, mais par soi Collaboration mais autonomie « Together but on our own feet »
1.2 Agir (par soi) : richesse d'être Remplacement : oppression essentielle
1.3 Hiérarchie des valeurs, mais également équilibre humain
1.4 Dureté de la condition humaine. Crise intrinsèque permanente
1.5 Rendement limité
1.6 Inégalité, concurrence, restriction ou élimination. Prépondérance de la plus grande force
1.7 Limites de l'intervention de l'intelligence et de la volonté
1.8 Permanence de la nature humaine
CHAPITRE DEUXIÈME
DYNAMIQUE INTÉGRALE (INTERNE) DE LA SOCIÉTÉ
2.0 Introduction
2.1 (A) Comme « forces isolées »
2.1.1 Simple identification de certains aspects de la société civile
2.1.2 Précisions sur ces forces
2.2 (B) Interaction des facteurs
2.2.0 Introduction
2.2.1 Interaction (à trois facteurs) : politique, économique et culturel
2.2.2 Tentations de surestimer un des facteurs
2.2.3 Tentations de sous-estimer un des facteurs
2.3 Conclusion
CHAPITRE TROISIÈME
SOCIOLOGIE DU NATIONAL
(3.0) Introduction
þ Les nations et le nationalisme
3.1 Incohérence des divisions nationales existantes
3.2 Tentative de décrire la nation
3.3 Réussite ou échec pour une nation
þ Quelques situations types de nations
3.4 Essai de classification
3.5 La nation indépendante et les relations de juxtaposition
3.6 La nation satellite (subordination de voisinage)
3.7 La nation annexée (subordination sur place)
þ Le fédéralisme ¸
3.8 Le fédéralisme
3.9 Le partage des compétences
3.10 Fédéralisme et nationalités
þ L’assimilation
3.11 L’assimilation
þ Vie et organisation internationales
3.12 Exposé des problèmes de la vie et de l’organisation internationale
CHAPITRE QUATRIÈME
Le NATIONAL et le SOCIAL
4.1 Deux aspects nécessaires de la vie d’une même communauté
4.2 Nature des conflits sociaux : autrefois et aujourd’hui
4.3 Conflits sociaux sous contrôle ou guerres « sociales »
4.4 Conflits sociaux contre affrontements nationaux
4.5 La dimension nationale s'impose autant aux chefs du prolétariat qu'à une société capitaliste
4.6 Le nationalisme peut être portée par diverses « équipes »
4.7 Le nationalisme porté par une « équipe » n'est pas sans fin la propriété d'une classe sociale
CHAPITRE CINQUIÈME
ÉTAT et ÉGLISE
5.1 Pouvoir civil et pouvoir ecclésiastique
5.2 Deux pouvoirs qui s’exercent sur le même groupe d’individus
5.3 De la délimitation théorique des deux pouvoirs
5.4 De la juridiction mixte
5.5 Pour l’Église, « une priorité indirecte [...] dans les domaines où il y a une juridiction mixte »
5.6 Organisation nécessaire de l’Église
5.7 Des contacts inévitables entre les deux pouvoirs
5.8 Problèmes de gouvernement « par deux têtes »
5.9 Luttes paralysantes dans « la juridiction mixte »
5.10 L’Église et l’État : deux formules en cours
5.11 Complexification des problèmes
CHAPITRE SIXIÈME
COLONISATION INTÉGRALE
6.1 Notes sur la formation de NATIONS par la COLONISATION
6.2 Deux sens aux termes de COLONISATION et EMPIRE
6.2.1 Colonie d’exploitation
6.2.2. Colonie de peuplement
6.2.3 Deux pratiques coloniales d’une métropole sur un même territoire
6.2.4 Dans un même Empire, diverses pratiques coloniales
6.2.5 Ressemblances et différences fondamentales
6.3 Colonisation de peuplement
6.3.1 Triple aspect : une cause, une association et un effet
6.3.2 « Colonisation intégrale »
6.3.3 Importance de chaque facteur dans la projection coloniale
6.3.4 Impossible isolationnisme
6.3.5 Les trois phases de la colonisation de peuplement
Phase I : La Métropole est l’unique agent de colonisation
Phase II: La colonisation est l’œuvre conjointe de deux agents : – Les Métropolitains – et les Coloniaux
Phase III : La colonie peut s’affirmer et s’affirme comme seul agent : – L’émancipation totale
6.4 Portée ou effet de la colonisation de peuplement pour la métropole
6.4.1 Un problème se pose
6.4.2 Un certain avantage immédiat se comprend assez facilement
6.4.3 Un paradoxe : une Métropole qui nourrit des concurrents éventue
6.4.4 Pour la Métropole, la réponse découle de la concurrence mondiale
DEUXIÈME PARTIE
L’EXPLICATION HISTORIQUE : SYNTHÈSE DE L’ÉVOLUTION POLITIQUE (ET ÉCONOMIQUE) DES DEUX CANADAS
CHAPITRE SEPTIÈME
AVANT 1760 : UN SEUL CANADA
7.1 Époque qui précède l’histoire des deux Canadas
7.2 Grandeur du Canada (français) avant 1760
A. – « …CE CANADA EST APTE À DEVENIR UNE NATION NORMALE. »
B. – « CETTE "PROVINCE" OU CETTE "COLONIE" N’EST PAS À LA VEILLE DE DEVENIR UNE NATION MODERNE » EN 1700OU 1750
C. – « CETTE "COLONIE" A ENCORE BESOIN DE SA "MÉTROPOLE" »
D. – DES CANADIENS QUI AVAIENT ULTIMEMENT LA POSSIBILITÉ « DE DEVENIR UNE NATION FRANÇAISE […] DOTÉE DE L’AUTONOMIE INTERNE ET EXTERNE ET ÊTRE PRÉSENTE PAR ELLE-MÊME AU MONDE ».
7.3 Misères du Canada (français) avant 1760
A. – PROBLÉMATIQUE GÉNÉRALE
B. – LA COLONIE CANADIENNE A BESOIN D’UNE COLONISATION FRANÇAISE PLUS INTENSE ».
C. – LE CANADA SUCCOMBE FINALEMENT AUX ATTAQUES CONCERTÉES DES COLONIES ANGLO-AMÉRICAINES ET DE LA GRANDE-BRETAGNE
D. – NAISSANCE DU CANADA-ANGLAIS ; CRÉATION DU « DEUXIÈME » CANADA
7.4 1759-1760 : LA CONQUÊTE
7.5 1763 : LA CESSION
CHAPITRE HUITIÈME
DÉBUT DU CANADA ANGLAIS
8.1 1763. Début du Canada Anglais
« Désormais, le territoire canadien est ouvert à une autre colonisation. »
8.2 1763. Les forces en présence
« Au cœur même de la vallée du Saint-Laurent (dans la région réservée naguère aux seuls Canadiens (français), un Canada anglais qui débute avec quelques centaines de colons, mais qui peut compter sur l’appui colonisateur de la Grande-Bretagne. »
8.3 Le sens de la Conquête-Cession
« Pour ceux qui savent apprécier à sa juste valeur l’indépendance nationale (d’ordre politique, économique et culturel), pour ceux qui, ne partageant pas la foi fédéraliste, ne se contentent pas d’une autonomie provinciale ».
« Comme pour ceux qui comprennent ce que c’est que la colonisation de peuplement, qui savent jusqu’à quel point une métropole est absolument nécessaire, pendant longtemps, pour nourrir et défendre une colonisation dement ».
« Pour ceux-là, sans faire de prophéties, en se contentant de peser les principales données de 1763, il serait (il me semble) peut-être possible de juger cette conquête anglo-américaine et ce changement d’Empire comme un désastre majeur dans l’histoire du Canada français. » « Le Canada français ne sera plus seul. »
8.4 La survivance et ses problèmes
« Les Canadiens français sont quand même suffisamment enracinés dans la vallée du Saint-Laurent, pour résister, pour tenter de s’affirmer comme collectivité – et pour faire spontanément, dès les premières années de la domination britannique, du nationalisme, sans avoir à en donner une définition livresque. »
TROISIÈME PARTIE
SUPPLÉMENT AUX NORMES ET À L’EXPLICATION HISTORIQUE
CHAPITRE NEUVIÈME
LE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE INTÉGRAL (1947)
ou « De quelques notions sur l’économie progressive »
9.0 LA « NATION CANADIENNE » ET L’AGRICULTURE (1760-1850). ESSAI D’HISTOIRE ÉCONOMIQUE (MAURICE SÉGUIN)
9.0.1 Présentation
9.0.2 « Le développement économique intégral » (Maurice Séguin)
9.0.3 « La Conquête et la vie économique des Canadiens » (L’Action nationale, 1946)
9.1 EXPLICATION
9.1.0 La position de Maurice Séguin dans l’historiographie
9.1.1 La transition de la pensée nationaliste traditionnelle à la nouvelle interprétation de l’histoire du Canada
9.1.2 Les bases conceptuelles de sa thèse de doctorat s’éloignaient-elles du statu quo idéologique de son temps ?
9.1.3 « Pays du Nord […] où l’on tâcha de développer des activités économiques variées. »
9.1.4 Les Normes ont-elles préexisté à la rédaction de la thèse ?
9.1.5 Le saut de la notion économique diminuée de l’« agriculturisme » au concept d’« économie progressive »
9.1.6 Le besoin d’une « grande histoire politique des deux Canadas »
9.1.7 L’appréciation de « l’interprétation globale » séguiniste par Jean Blain
9.1.8 Une critique qui dérive dans l’historiographie
9.1.9 Le sort des Canadiens-Français au plan NATIONAL
CHAPITRE DIXIÈME
LA NOTION D’INDÉPENDANCE DANS L’HISTOIRE DU CANADA (1956)
10.1 – LE CONCEPT DE L’INDÉPENDANCE D’UNE COLLECTIVITÉ
● Tenir compte des autres, mais agir par soi-même.
● L’auto-détermination : le bien suprême ; son absence : un mal radical.
● L’indépendance à deux est une impossibilité sur un même territoire.
● Être annexé à un peuple indépendant n’est pas être indépendant.
● L’annexion engendre la médiocrité générale collective.
● Vivre ou mourir — ou bien végéter.
10.2 – LA COURBE HISTORIQUE DE L’INDÉPENDANCE DES DEUX CANADAS
AVANT 1760 : FONDEMENT DE L'INDÉPENDANCE D'UN CANADA FRANÇAIS.
1760 : DÉMOLITION DES POSSIBILITÉS D’INDÉPENDANCE DU CANADA FRANÇAIS. NAISSANCE D’UN CANADA ANGLAIS.
DÈS 1760 ET APRÈS 1760 : UNE GUERRE DE RACES ; UNE ISSUE : ANNEXER LE CANADA FRANÇAIS.
UN SIÈCLE APRÈS 1760 : UN CANADA ANGLAIS NATION. UN CANADA FRANÇAIS PROVINCE.
DEUX SIÈCLES APRÈS 1760 : MÊME CONTEXTE.
10.3 DÉBAT SUSCITÉ PAR LE SYMPOSIUM SUR LE « CANADIANISM »
10.3.1 Remarques de Guy Frégault
10.3.2 La controverse au sujet de la guerre de la « conquête »
10.4 – POURQUOI 1760 N’A-T-IL PAS ÉTÉ COMPRIS ?
10.5 – ANALYSE GRAPHIQUE DE L’ÉVOLUTION HISTORIQUE DES DEUX CANADAS
10.6 TROIS PIÈGES PRINCIPAUX DE LA PENSÉE FÉDÉRALISTE