Que peut-il se passer entre les deux échelons d’une fédération pour la nation minoritaire et mineure ?

20 juin 2014
Mon propos vient rejoindre celui de Madame Andrée Ferretti qui a été la première à commenter la chronique de Gilles Toupin du 7 juin dernier sur le site Internet Vigile.net.

 
L’indépendance au premier plan

Mario Beaulieu.  Penser et agir en peuple souverain à Ottawa
Petit portrait instantané d’un baroudeur de l’indépendance
Dimanche 8 juin 2014. 1 655 visites +
15 messages  (16 juin 2014)
Source :
http://www.vigile.net/Penser-et-agir-en-peuple-souverain  

Depuis le 14 juin dernier, Monsieur Mario Beaulieu est devenu le chef du Bloc Québécois.  
Le 16 juin, à la suite de l’entrevue de Paul Arcand avec Mario Beaulieu, le nouveau chef du Bloc Québécois, une certaine question me turlupinait l’esprit depuis longtemps.  Elle concerne cette idée d’idéologie à sens unique accolée au concept d’indépendance pour une collectivité nationale. En revanche, que dire de tous les efforts que font les gouvernements souverains pour défendre, premièrement, leur indépendance nationale et, secondement, pour asseoir leur impérialisme qui est l’assise de la nation au sens étatique, juridique.  C’est le cas, entre autres, du Canada.  
Or toutes ces nations, au sens étatique, ne se privent pas pour dépenser des sommes considérables à la défense de leur idéologie nationaliste profédéraliste.  Ne serait-ce que de mentionner le « Forum des fédérations. Le réseau mondial sur le fédéralisme » où le gouvernement du Canada est très actif financièrement et en ressources humaines et matérielles.  La chronique qui suit en fait la démonstration. 
Indépendance nationale du Québec

Ce peuple de la Nouvelle-France peut-il cesser de vivre en permanence comme une nation annexée ?

Seule la conscience nationale des Québécois peut répondre à cette question.
Chronique de Bruno Deshaies  (Visites 2001 + 2 messages (20 juin 2014)
Reprise et mise à jour de la Chronique 026 (28-09-2000) 
Vigile.net, vendredi 16 mai 2014  

« …le défi de la prochaine décennie consiste à convaincre les Québécois

de la valeur de l’indépendance nationale… »

Il est évident que le défi de la prochaine décennie consiste à convaincre les Québécois de la valeur de l’indépendance nationale du Québec pour développer une conscience nationale forte, une unité nationale solide et une assise étatique dotée de la souveraineté politique tant à l’interne qu’à l’externe. L’impérialisme de la nation majoritaire ne cessera d’exister  sans qu’il ne s’assure du respect du partage des compétences et du pouvoir impératif  de l’État souverain. 
Indépendance du Québec 349

Les normes en histoire (9/20)
« Indépendance ne veut pas dire : ne pas tenir compte des autres, ne pas subir d’influence ni de limite. »
Source : http://www.google.ca/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=1&cad=rja&uact=8&ved=0CBwQFjAA&url=http%3A%2F%2Fwww.vigile.net%2FIMG%2Fdoc%2FVigile-349.22-01-2009.doc&ei=rricU5-zDI62yATR14CICg&usg=AFQjCNFVNTyfHtN7IsDbe0Ufe4B_RAOjpw&sig2=THj3QLN2nR2DgXGL_IvxcQ
Ou bien rechercher le DOC : [Les normes en histoire (9/20) – Vigile] avec Google, puis sélectionner le fichier doc « En cache ».

« ...il y a des balises qu’il serait bon de connaître... »

Dans la situation actuelle du mouvement indépendantiste, il serait bon de bien évaluer la manière d’agir tant au provincial qu’au fédéral. Mais il y a des balises qu’il serait bon de connaître au sujet de la lutte politique et parlementaire.  Car cette lutte est aussi, pour le Canada-Anglais, une LUTTE NATIONALE. Alors :

Quant à la LUTTE NATIONALE, il faudrait reconnaître que le désir de monter vers l’indépendance... exige de faire face lucidement à la provincialisation qui s’impose par la force des choses même si c’est logique et nécessaire.  Dans cette lutte nationale, chaque échelon du pouvoir comporte ses avantages et ses inconvénients. Dans la fédération pancanadienne, un certain partage des compétences entre le régional et le central constitue le substratum de l’État canadien souverain.  Le Bloc Québécois sera confronté à cette dure réalité constitutionnelle, juridique et politique. 
« Il faut un MOUVEMENT NATIONAL GÉNÉRALISÉ AU QUÉBEC pour faire enfin bouger majoritairement l’aiguille démocratique à la faveur de l’optique indépendantiste. »

Que peut-il se passer entre les deux échelons de la fédération pour la nation minoritaire et mineure ?

À l’échelon régional

C’est agir (par soi) collectivement jusqu’à la limite du possible et du permis à l’échelon régional. (Et même un peu plus...) 
À l’échelon central 
C’est être présent (intelligemment et « paresseusement ») à l’échelon central possédé par la nation majoritaire (y faire montre de trop de zèle serait contribuer à la centralisation et à une plus forte annexion de sa propre nation minoritaire au sein de l’empire fédéraliste pancanadien).

 

Il y a des risques calculés à prendre. Or, le politique seul, en tant que tel, ne peut y parvenir avec la meilleure volonté du monde sans la convergence des forces nationalistes indépendantistes ayant une vue commune du concept de l’indépendance nationale du Québec.
Il faut un MOUVEMENT NATIONAL GÉNÉRALISÉ AU QUÉBEC pour faire enfin bougé majoritairement l’aiguille démocratique à la faveur de l’optique indépendantiste. Aucun parti politique nationaliste et autonomiste ou même souverainiste n’a réussi jusqu’à ce jour au Québec et cela depuis des générations de Canadiens et de Québécois-Français à vouloir y arriver. Il n’est pas vrai que l’indépendance est à portée de main.  Comment pourrait-on y parvenir ?

Aux deux échelons, il faut savoir

(a) parasiter de la manière la plus autonome possible,

(b) savoir ce que c’est que l’indépendance,
(c) être lucide et montrer aux Québécois et Québécoises qu’une politique publique « nationale » est le fondement de l’action indépendantiste. 

 C’est une fin en soi légitime, intelligente, possible et réalisable.
« Le passé relève du savoir, le futur de la volonté. »
Raymond Aron, Introduction à la philosophie de l’histoire. (1997)
Les politiques québécois, hommes et femmes, ont des devoirs à faire à cet égard. Car le combat pro-indépendantiste dépasse la lutte politique et électorale en tant que telle. C’est la lutte pour la prépondérance au Québec de la souveraineté de l’État du Québec dans le concert des nations indépendantes.
«Tout groupe organisé tend à vivre à sa hauteur, selon sa fin ; c’est ici qu’on trouve ce qui est à la base du nationalisme dans toute société : l’autonomie.»
Maurice Séguin, Les Normesen histoire (9/20) (Version 1961-1962, référence supra)
QUESTIONNAIRE
1.  À partir de cette page des normesqui porte sur le nationalisme, faites des choix parmi les articles publiés sur le site VIGILE.NET qui, selon vous, vous permettraient de faire une analyse critique de l’état de la pensée des souverainistes.
    – Résumer l’essentiel de vos réflexions en une ou deux pages seulement.

 

2. L’impérialisme donne ses assises au fédéralisme.  Selon ce point de vue, le nationalisme des Québécois-Français est en porte-à-faux dans cet empire canadian fédéralisé.  Pour discuter de cette situation, faites l’analyse de l’article de Michel David.
RÉF. : Michel DAVID, « Retour à la réalité. »  Le Devoir, samedi 20 et dimanche 21 décembre 2008.  ICI : http://media2.ledevoir.com/politique/canada/224237/retour-a-la-realite
  Que pouvez-vous constater à la lumière des explications de David sur le fonctionnement du fédéralisme ?
– La crise économique n’est-elle pas une bonne occasion pour centraliser d’avantage de pouvoirs entre les mains du gouvernement central ?
  Que pensez-vous d’un retour du fédéralisme au provincialisme dans le contexte des tensions économiques internationales ?
  Croyez-vous que les troupes souverainistes embrigadées au sein de deux partis politiques, l’un au Québec et l’autre à Ottawa, sont capables d’endiguer l’offensive centralisatrice et susceptibles de promouvoir simultanément l’indépendance du Québec ?
Indépendance du Québec 353
Les normes en histoire (13/20)

Les deux faces du partage dans le fédéralisme : l’aspect limite et l’aspect avantage
Chronique de Bruno Deshaies
Vigile.net, jeudi 19 février 2009
446 visites + 1 message (2014-06-20)
Version intégrale :
http://www.google.ca/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=1&cad=rja&uact=8&ved=0CBwQFjAA&url=http%3A%2F%2Fwww.vigile.net%2FIMG%2Fdoc%2FVigile-353.19-02-2009.doc&ei=1A2fU9DOI4iQyASV2oKYAg&usg=AFQjCNH5x6QW5234OAaXKpVRBtQfJ7_EmQ&sig2=9_gooL7gkeZzcTNOuiy5RQ&bvm=bv.68911936,d.aWw
« Faire partie d’une confédération, c’est nécessairement être très limité. »
(Maurice Séguin, Les Normes, 1961-1962)
Il faut toutefois se rappeler que la nation fédérante constitue un système englobant : elle surplombe et superpose la société annexée.  Elle affirme ses forces, les défend et peut (pour des raisons géopolitiques et de souveraineté nationale) les imposer.  
C’est en ce sens que nous pouvons dire qu’un régime fédéral, quel qu’il soit, est toujours plus que politique, car il est un système à la fois politique, économique et culturel imbriqué.  La nation minoritaire ne peut être qu’un appendice en tant que nation annexée.  Et le fédéralisme, c’est de l’annexion.  Conséquence principale :
«Être annexé c’est être gouverné par un autre.»

Version intégrale : http://webcache.googleusercontent.com/search?q=cache:UiS-y-R0iaYJ:www.vigile.net/IMG/doc/Vigile-352.12-02-2009.doc+&cd=2&hl=fr&ct=clnk&gl=ca 

La conversation sur la notion de nation indépendante doit faire son chemin au sein de la société civile ainsi que parmi la population en général.  Au-delà de la lutte existentielle du moment entre des partis politiques qui cherchent à prendre le pouvoir, il nous faut former une intelligentsia indépendantiste dans le contexte qui est le nôtre. C’est probablement en ce sens qu’il faudrait interpréter le message du nouveau chef du Bloc Québécois.   
L’heure n’est plus à dresser le bilan des obstacles à l’indépendance mais de préparer démocratiquement l’accomplissement d’une action humaine par la multiplication des actes individuels mûris par la connaissance de la portée de la décision comprise et acceptée avec sincérité et franchise.
Voilà ce que veut dire accepter vraiment (1) de «Monter vers l’indépendance».
(1) C’est-à-dire dans la réalité, et non dans l'imagination ou le rêve.
RÉACTIONS 

 

 

 Avant-propos

 Certaines personnes ont eu l’occasion de lire cette chronique.  Deux personnes m’ont livré leurs impressions ou leurs perceptions.  Il ressort que la connexion entre le politique et la population n’arrive pas à se réaliser. Trop de stratégies et pas assez sur la substance de l’indépendance en soi.

 

Il y a quelques bonnes idées dans cette Tribune libre sur Vigile.net.
« Chaque citoyen, chaque citoyenne recèle une partie du pouvoir qui circule dans une société : il ne réside en aucune manière dans les mains d’oligarques qui se prennent pour des aristocrates et qui croient à une quelconque main invisible qui présiderait à leur destinée… » (Marcel Bernier)
 
Pour un Front commun dédié à l’indépendance du Québec
Marcel Bernier
Tribune libre de Vigile
mercredi 18 juin 2014
2014-06-20 19 :15
 Réaction de Georges P.

 

« Réaction à chaud » par un « canadien » pure laine, rural dans l’âme et urbain, et très soucieux de comprendre les souverainistes.  Il m’écrit, spontanément, du fond de son expérience et de sa réflexion intime, ce que tous les souverainistes confondus ne veulent pas entendre. Dixit :
Un peu comme le loup dans la bergerie, je me sens à la fois critique et indifférent à la cause de l’indépendance pure et simple.
Je sais que le projet surgit en mon esprit, tout comme il l’a fait dans la tête des Canadiens devenus Québécois.
J’adhère à ta thèse du besoin d’informer une population de plus en plus hétéroclite, libre et inconsciente du besoin d’une appartenance quelconque.
La révolution de la Liberté, Égalité, Fraternité, vécue par notre nation mère, ne peut être la nôtre : sans trop savoir ce qu’a été la nôtre ou encore ce qu’elle est dans l’esprit des Québécois devenus apatrides.
« Tout groupe organisé tend à vivre à sa hauteur, selon sa fin ; c’est ici qu’on trouve ce qui est à la base du nationalisme dans toute société : l’autonomie. »
Tu as bien raison de citer Séguin afin de tenter de saisir ce que le sentiment national signifie.
Mon petit article portant sur les Seigneurs Papineau m’a fait réaliser que je suis demeuré, bien malgré moi, un censitaire sans aucune attache au Seigneur Nicolas Juchereau ou à ses descendants. La petite bourgeoisie rurale pouvait se permettre cette liberté d’appartenance.
 
Pour le moment, comme tu le sais, je suis campé dans une étude du régime Seigneurial et de l’influence du Séminaire de Québec, ces deux mamelles de notre Nation.
- L’histoire de la bourgeoisie urbaine, triturée par le régime anglais, me reste inaccessible et sans gouvernail.

 

- Je termine en appuyant le mouvement d’indépendance que tu chéris et pour lequel tu te dévoues tellement.

- Je suis également d’accord quand tu écris que le système de gouvernance fédéraliste offre à la fois tout et rien.

•  La question n’est pas uniquement une question de loi, mais bien plus une question du vouloir de tous et de chacun.

Pour le moment sur ta page, en attendant l’imprimatur de Vigile, je suppose.
Tu es chanceux de ne pas devoir passer par celle de monseigneur.
2014-06-20 22:34
En réponse à une internaute,
Comme tu peux le constater, Isabelle, les choses ne sont pas simples.  Cependant, la part de vérité de ce témoignage est renversante.  Il est des nôtres, mais le signal du départ ne vient pas !