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Le Parcours des Rivières :
un golf inutile au coeur d'une agglomération urbaine

Ville de Québec

Mise à jour du 16 août 1999

Un projet avorté que veut faire revivre l'administration L'Allier

La Ville de Québec se moque de ses citoyennes et de ses citoyens. « Claude Cantin assure que le golf ira de l'avant. » Cette déclaration du maire suppléant est inacceptable. De plus, le journaliste François Cattapan qui ne manifeste pas beaucoup de scrupules dans ce dossier, signale avec un rictus malicieux : « Les opposants au projet [de golf] doivent donc éviter de crier victoire, surtout que d'autres entreprises ont fait des approches auprès des autorités municipales pour reprendre le dossier en main, si besoin il y avait. » Fort en logique, le flagorneur journaliste de L'Actuel ajoute : « Voilà qui démontre bel et bien qu'il existe un intérêt commercial concret pour ce type de réalisation. » Permettez-nous d'en douter fortement. Ce que ce journaliste adulateur évite de redire publiquement, c'est que LA VILLE DE QUÉBEC A DÉJÀ INVESTI PLUS DE 500 000,00 $ (CAN) DANS CETTE ENTREPRISE MAL FOUTUE ET QUE, MALGRÉ CELA, LE PROMOTEUR NE SE TROUVE PAS FACILEMENT DE BAILLEURS DE FONDS. Au fait, qui sont ces bailleurs de fonds, s'il y en a vraiment ?

Il y existe présentement un surnombre de terrains de golf dans la région de Québec et la Ville de Québec s'entête à faire une sottise. Le gouvernement du Québec et, en particulier, la ministre des Affaires municipales, madame Louise Harel, devrait mettre son nez dans ce projet inutile qui ne sert ni les intérêts de la ville ni les véritables besoins des contribuables. Pour une ville qui quête ses revenus, c'est un peu trop gros à faire avaler aux citoyens et citoyennes!

Que le maire suppléant, monsieur Claude Cantin, s'agite pour d'autres questions dont, plus particulièrement, le prolongement de du Vallon jusqu'au boulevard Bastien. Ce projet d'artère routier, vieux de trente ans et admis comme nécessaire par tous les partis politiques de la ville, donnerait enfin un AXE STRUCTURANT NORD-SUD ET SUD-NORD (FAUT-IL LE RAPPELER, CETTE AUTOROUTE VA DANS LES DEUX DIRECTIONS !) POUR TOUT LE SECTEUR DES RIVIÈRES.

C'est du Vallon que les résidents veulent dans le secteur des Rivières, ce n'est pas un golf. Que la Ville de Québec se mette cela dans la tête!

Le Rond-Point

Nous rappelons aux citoyennes et aux citoyens de la Ville de Québec que le projet de golf dans le parc Chauveau ne doit pas se réaliser. Ce projet nuit aux intérêts de tous les contribuables de la Capitale. Les pressions des dirigeants politiques et de l'administration de la Ville sur la population de Québec sont inadmissibles. En outre, la construction de deux tunnels aux frais des contribuables et au profit des promoteurs d'un golf privé, au cœur géographique de la Communauté urbaine de Québec, est une monstruosité : c'est un geste complètement inacceptable. Bref, c'est « un vol pour les contribuables de la Ville de Québec » (cf. l'article ci-après).

Nous publions ce texte sur Le Rond-Point des sciences humaines, même s'il date du mois d'août 1998, parce qu'il importe encore aujourd'hui d'empêcher la réalisation d'un tel projet qui est non rentable pour la Ville de Québec. Ce point de vue a été étayé dans deux articles de journaux : le premier a mis en doute la rentabilité d'un tel projet (version intégrale), mais il a été censuré à 30% de son contenu ; le second a principalement porté sur le scandale du coût au mètre carré pour l'acquisition du terrain de golf aux dépens des contribuables de la Ville de Québec (cf. « Un golf pour 4,4 ¢ le mètre carré »).

Le temps est révolu de construire un golf au cœur d'une agglomération urbaine. En ce sens, la Ville de Québec nage à contre-courant ; elle va à l'encontre des intérêts de ses propres contribuables. Seuls les maniaques du golf pourront se réjouir d'une telle planification urbaine. Il faut dénoncer ce genre de planification et ce type de développement urbain à long terme qui se fondent sur le « spot zoning » hypocrites. Malgré l'existence (!) d'un Plan directeur d'aménagement et de développement, la Ville de Québec s'emberlificote avec des décisions fort douteuses .

Par exemple, un document publicitaire de la Ville de Québec sur « la mise en valeur du parc Chauveau » fait la promotion de la construction d'un « golf immobilier ». Le même document nous informe que « le développement d'une ville ne s'improvise pas. Il faut le planifier [tenez-vous bien !], quartier par quartier, décennie après décennie. » Voilà toute une nouvelle et toute une trouvaille ! C'est ce qu'on fait à Québec depuis trois décennies ; conséquence : on est encore « dans le trou » ! Aujourd'hui même, le 7 mai 1998, la radio nous annonçait que 143 M $ avaient été investis autour du boulevard Charest-Est au cours des dernières années. Notons immédiatement que ces investissements font suites à des investissements qui atteignent le milliard de dollars depuis les années 1970 dans ce secteur qu'il est convenu d'appeler le « croissant fertile » (soir l'espace de la Colline parlementaire, le quartier Saint-Roch et le Vieux-Québec). S'il n'y a pas de problème dans tout cela, on peut tout au moins être intrigué, sinon perplexe.

Nous tenons à lier cette situation à une conception très répandue chez les urbanistes et les architectes à considérer l'aménagement et le développement urbains à partir de la théorie des « îlots ». Cette théorie d'analyse urbaine a le grave défaut de limiter les possibilités de planification urbaine, car la méthode utilisée se borne à faire porter l'étude des faits urbains sur des entités géographiques arbitrairement délimitées dans l'espace.

Après l'échec d'un premier projet de golf, la Ville a accouché d'un second projet qui est plus onéreux que le premier. C'est à n'y plus rien comprendre ! Mais il y a eu les jeux de 2002, puis les Jeux de 2010. L'euphorie s'était emparé des élu(e) municipaux à Québec. Depuis, le gouvernement du Québec vient de siffler la fin de la récréation. L'Union des municipalités du Québec (UMQ) et les municipalités des agglomérations urbaines du Québec devront s'entendre pour planifier leur développement régional (cf. La Presse, 8 mai 1999, p. A1 ; Le Devoir, 8-9 mai 1999, p. B3 et Le Soleil, 8 mai 1999, p. A21). À titre d'illustration, la grande région de Montréal offre le spectacle suivant :

  • Une communauté urbaine (CUM)
  • 14 Municipalités régionales de comtés (MRC)
  • 15 politiques d'aménagement, d'environnement, etc.

La situation n'est guère plus reluisante dans la région métropolitaine de Québec et entre les maires de la Communauté urbaine de Québec (CUQ). Le Québec reconstitué dans ses régions est le nouveau slogan. Il n'est pas trop tôt, enfin ! pour arrêter les nombreux projets farfelus qui opposent les municipalités les unes aux les autres au grand dam des citoyennes et des citoyens. Le golf du parc Chauveau, dans la Ville de Québec, est un énième exemple de cette fausse planification urbaine. Les contribuables ne sont pas dupes.

Bruno Deshaies
Directeur
Le Rond-Point des sciences humaines


Québec, 11 mai 1999

UN VOL POUR LES CONTRIBUABLES DE LA VILLE DE QUÉBEC

Le golf du parc Chauveau

Imaginez-vous donc, la Ville de Québec a troqué des dizaines d'hectares de son territoire, au cœur de la Communauté urbaine de Québec, parce qu'ils étaient en friche ! Un golf a été la solution toute trouvée ! Imaginez-vous donc que tout le secteur des Rivières était en friche il y a cinquante ans, et on n'en a pas fait un golf pour autant ! Imaginez-vous donc que les citoyens ordinaires vont pouvoir utiliser le ponceau du golf et les deux petits tunnels à nos frais ! Imaginez-vous donc que les espaces verts vont être sauvés par un golf ! Mais imaginez-vous donc aussi que les contribuables viennent de se faire arnaquer compte tenu du fait que la rente pour le golf est dérisoire et que cette Ville se plaint qu'elle n'a pas d'argent !

IL FAUT QUE TOUTE LA LUMIÈRE SOIT FAITE CONCERNANT CE PROJET DE GOLF, CAR LA VILLE DE QUÉBEC PERD TROP DANS LA TRANSACTION POUR QU'IL N'Y AIT PAS AUTRE CHOSE EN DESSOUS DE CE GOLF PRIVÉ.

Imaginez-vous donc qu'il n'est pas souhaitable d'investir dans le parc Chauveau après avoir dépensé 6 millions $ pour un « pot fleuri » dans le « trou » de la Grande place ! Imaginez-vous donc que la Ville de Québec n'a pas d'argent quand elle promet mer et monde à des promoteurs pour faire du développement privé ! Imaginez-vous donc que cette solution est gagnante quand nos comptes de taxes ne fléchissent pas d'une année à l'autre ! Imaginez-vous donc que la Capitale du Québec est une vraie capitale, on y mettrait certainement pas un golf au cœur même de ce développement urbain quand on se plaint de l'étalement urbain et de tous les problèmes inimaginables de transport en commun dans la région ! Imaginez-vous donc qu'un gouvernement responsable à Québec laisse faire des élus municipaux faire des folies au détriment des payeurs de taxes avec la bénédiction des rêveurs qui dirigent la Commission de la capitale nationale ! Imaginez-vous donc ce que les choses deviendraient si on les faisait de la bonne façon en ne faisant pas de la planification urbaine à courte vue comme on le fait au Centre de développement économique et urbain de la Ville de Québec !

Une démocratie municipale déficiente

Peut-on imaginez encore qu'un vote de 9 POUR (7 RP + 1 PCQ + 1 Ind.) et 8 CONTRE (5 PC + 3 Ind.) donne suffisamment d'autorité à la Ville en vue d'aller de l'avant avec ce projet qui nous lie pour les 75 prochaines années ! Peut-on imaginer encore qu'avec une opposition presque complète contre le projet, mais dont deux indépendants (madame France Dupont du Parti des Citoyens de Jean-Guy Lemieux et monsieur Jacques Jobin, indépendant), plus trois absences à une réunion aussi importante que celle d'hier soir au Conseil municipal de Québec, qu'on puisse oser réaliser un golf dans le parc Chauveau ! Peut-on imaginez que la Ville ignore la somme des oppositions publiques à ce projet et continue sottement à aller de l'avant, tel un bœuf aveugle, comme si rien était ! Peut-on imaginer que les citoyens et les citoyennes de Québec soient dupes des manoeuvres qui se profilent derrières ce projet de golf. (Voir l'article important de Ghislaine Rheault ( GRheault@lesoleil.com ), « Le crime du golf », Le Soleil, jeudi, 30 juillet 1998, p. A5.) Peut-on imaginer que les citoyens et les citoyennes de Québec soient dupes des manoeuvres qui se profilent derrières ce projet de golf inutile.

Québec, 25 août 1998

Source :

Bruno Deshaies
2210, Belle-Meunière Nord
Québec (Québec)
G2B 1Z3


Tél. : (418) 842-8745


P.-S. Beaucoup de citoyens et de citoyennes en ont assez de ces projets nébuleux de la Ville de Québec.


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