Rond-Point : Histoire : Maurice Séguin : Les Normes : Présentation : Sommaire


INTRODUCTION


Les Normes, 0,5

OBJECTIVITÉ, SINCÉRITÉ, RESPECT DE LA VÉRITÉ

Les Normes, 0.5.4 et 0.5.5 (extrait)

[AVEC L'ABSOLUE SINCÉRITÉ,
L'ACTION SERA MIEUX SERVIE PAR LA VÉRITÉ]

L'étude et l'action diffèrent. Il faut reconnaître pour l'action les exigences de la tactique. [...] Mais si l'étude historique débouche sur l'irréparable (irréparable = non réparé dans le passé jusqu'à nos jours), qu'elle aboutit à une impasse ou qu'elle arrive à des conclusions que l'on qualifierait de pessimistes et de sombres, doit-on se taire? [...]

Si entretenir des illusions, si taire des difficultés, si escamoter des déficiences peuvent paraître faciliter l'action immédiate, à longue échéance, la vérité — même pénible à voir — se révélera plus profitable aux hommes d'action pour élaborer la stratégie globale et organiser les forces de la collectivité.

En présence d'une perte irréparable (ou non réparée) ou en présence d'un obstacle insurmontable (ou non surmonté), être de bonne foi dans l'ignorance ou — ce qui est plus grave — refuser de voir clair, c'est d'abord, pour l'homme d'action — soit par ignorance des facteurs, des pressions qui limitent et paralysent — se mettre dans l'impossibilité de comprendre d'une manière réaliste la situation actuelle [...].

Pour préparer l'action lointaine, par contre, si le non réparé ou l'insurmonté s'avérait, un jour, pour l'homme d'action, réparable et surmontable — après avoir exactement mesuré quels ont été, à tel moment dans le passé, les obstacles, les limites, les échecs — en ce cas, la vérité aide à préparer les transformations que l'on veut obtenir plus tard...

[...] L'élite d'une collectivité se doit de savoir l'entière vérité, l'exacte situation, sans ménagement, sans emphase, sans sous-entendu trompeur. [...]

[...] La lucidité sur le passé et le présent peut être source d'évolution planifiée ou de révolution... tranquille ou non.

N.B. Les passages en gras sont du Rond-Point.

SOURCE :
Les Normes, 0,5 (éd. Séguin, 1965-1966, p. 7-8 ; éd. Comeau, 1987, p. 97-98 ; éd. Tousignant, p. 117-118). Voir aussi Histoire de deux nationalismes au Canada, Montréal, Guérin, 1997, p. xii-xiii.
  • Une déontologie de l'action

Les divisions 0.5 et 0.6 de l'Introduction présentent à l'homme d'action une réflexion sur le danger de gaspiller en pures pertes ses meilleures énergies, ses moyens de circonscrire le mal et même de risquer d'aggraver la situation et d'accroître les dangers de démission chez la masse.

Tout chef indépendantiste quel qu'il soit a la responsabilité de s'assurer de voir clairement la situation.  Il doit tenir compte des rapports de force qui opposent le Québec au Canada et de cette histoire de l'affrontement de deux nationalismes  au Canada. Le théâtre des opérations se situe dans le cadre global des rapports entre la nation québécoise et la nation canadian.   Cette histoire est incontournable, car

« La connaissance du positif et du négatif, de l'actif et du passif, demeure nécessaire à la compréhension de l'exacte réalité passée et actuelle.»

Il ne faut pas négliger de penser que le Québec est un État fédéré et le Canada l'État fédérant dans une UNION FÉDÉRALE très centralisée qui tient à maintenir son unité nationale.

 Incontestablement, le chef des indépendantistes sera mieux servi par le respect de la vérité que par la fébrilité dans découdre avec le Canada-Anglais.  Cette réflexion préliminaire s'impose aux Québécois pour bien s'assurer des gestes qui devront être posés dans ce cheminement vers l'indépendance politique du Québec. 

Cette déontologie de l'action permettrait de bien réfléchir sur les actions réalistes à entreprendre maintenant.

 

 


0.2 - Légitimité de l'histoire 0.1 — But général du cours  >


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