Rond-Point Accueil > Conférences > Sackville (12 novembre 1999)
Les nations et le nationalisme dans l'histoire
d'après l'historien Maurice Séguin
C.- Séguin, théoricien du national
Séguin, historien, il l'est entièrement ; théoricien, il n'y a pas de doute non plus. Comme théoricien de la nation, il cherche avant tout à bâtir des schémas qui sont en accord avec la réalité ; il se demande constamment si son modèle correspond à la réalité, car le va-et-vient entre la théorie et la réalité, c'est la force du savant, c'est la force de l'historien accompli.
Assez tôt, dans sa carrière, Maurice Séguin a élaboré un ensemble de " normes " qui sont le fruit de son contact et de ses réflexions sur la vie, les sociétés, les nations, les rapports entre les nations ou les sociétés (civiles) ainsi que sur le fédéralisme et les nationalités. Dans ce cadre général, il s'est surtout arrêté à la " Sociologie du national " dans le chapitre troisième de ses notes sur Les Normes. Cependant, ce chapitre troisième (le plus important des normes) ne doit pas être dissocié ni des deux premiers ni des trois derniers.
Les deux premiers chapitres :
Les trois derniers chapitres :
Bref, Les Normes forment un tout indissociable. Vient à la suite de cette première partie des Normes, une deuxième partie consacrée à l'explication historique, c'est-à-dire à la synthèse de l'évolution politique (et économique) des deux Canadas.
Comme théoricien de l'histoire et du national, Séguin représente, à mon avis, l'équivalent de la découverte de Gregor Mendel dans les domaines de la botanique et de la biologie. Comme tout le monde sait, il a fallu cinquante ans avant que les hommes de science acceptent les conséquences de la découverte de Mendel. Combien d'années faudra-t-il encore pour qu'on reconnaisse la pertinence des conclusions de Séguin sur les rapports entre les collectivités et surtout sur sa notion d' « agir-par-soi » tant chez les individus que pour les sociétés ?