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Extraits sonores

Maurice Séguin (1918-1984)

Cet historien canadien-français, né en Saskatchewan, a fait carrière au Département d'histoire de l'Université de Montréal entre 1940 jusqu'au début de 1980. Après Guy Frégault (1949-1959), Séguin devient, le 1er juin 1959, le second titulaire de la Chaire Lionel-Groulx à l'Université de Montréal. L'extrait sonore que vous allez entendre est tiré de Histoire de deux nationalismes au Canada, Montréal, Guérin, Éditeur, 1997, p. 317 (coll. « Bibliothèque d'histoire » dirigée par André Lefebvre).

Afin de situer cet extrait sonore, disons qu'il appartient à la Leçon XII, paragraphe 13 : «Parent : l'assimilation est désormais impossible. (p. 317)»

Le texte en surbrillance est lu par Maurice Séguin.

13. Parent : l'assimilation est désormais impossible

Parent qui avait cru l'assimilation inévitable, commence à se ressaisir au moment où l'union entre en vigueur. Dès le mois de décembre 1840, il écrit : « La langue française a pris de telles racines dans le Bas-Canada que rien au monde ne saurait l'en extirper ». En mars 1841, lui qui a déjà prôné l'assimilation, dénonce maintenant « ceux qui prêchent la démission [...], ceux qui disent : « Puisque nous ne pouvons pas faire notre volonté, pourquoi ne faisons-nous pas la volonté des autres? Noyons notre nationalité, nous allons toujours la perdre, il est inutile de lutter ».

En juillet 1841, Parent visite la région qui entoure la ville de Kingston, la capitale temporaire du Canada-Uni. Lui encore qui avait craint les forces assimilatrices du Canada-Anglais, et surtout d'un Upper Canada qui deviendrait tellement puissant qu'il éclipserait le Bas-Canada, est peu impressionné par cette région pauvre du Canada-Ouest, c'est-à-dire la zone de Kingston.

Je n'ai encore rien vu dans ce pays breton, c'est-à-dire Britannique, qui puisse exciter l'envie d'un Bas-Canadien. Un bon système d'éducation populaire pour activer et diriger l'intelligence de notre belle population et développer les ressources de notre beau pays, et le Bas-Canada conservera longtemps le rang qu'il occupe parmi les possessions britanniques de ce continent. Ne nous laissons pas aller au décourage-ment. [...] Nous pouvons déjouer toutes les intrigues, toutes les tenta-tions du dehors et du dedans, et prouver que l'Acte d'Union de 1840, pas plus que l'Acte [sic] de cession de 1763, n'a été pour nous un arrêt de mort. Nous avons su nous passer de la protection de notre ancienne mère patrie, nous saurons bien nous passer de celle de notre nouvelle Métropole.

Prévoyant la lutte qui opposerait les réformistes à Sydenham en vue d'obtenir un vrai gouvernement responsable, Parent ajoute : « Vous verrez que ce sera le Bas-Canada qui sauvera la Province Unie».


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